Friday, February 02, 2007

Still dirrty

Les galettes

J’y pensais hier soir en jubilant à la vision de Tracy Ullman, maquillée « white trash » dans A Dirty Shame, le dernier film de John Waters : « Combien l’existence serait morne sans excès, combien la vie serait atone sans une bonne dose de trivialité! ».
Sans Jean-Pierre Marielle s’extasiant devant le mont de Vénus de Marie dans Les galettes de Pont-Aven, sans Jacqueline Maillan débitant en tutu des encouragements salaces au téléphone dans Les saisons du plaisir , la vie serait possible, oui, mais elle aurait autant d’attraits que la salle d’attente d’une agence immobilière à Maisons-Laffitte. Une salle d’attente sonorisée où Carla Bruni, Norah Jones et la bande originale de Grey’s anatomy tourneraient en boucle. Brrrr !!!
J’en ai pris depuis longtemps mon parti : les filles (actrices ou non, d’ailleurs) qui me font le plus d’effet ont souvent en elles un potentiel vulgaire (otez vos pattes péjoratives de ce mot là) non négligeable. Les bretelles de soutien-gorge qui dépassent des débardeurs, les décolletés un peu trop chargés, les vêtements bien voyants et les « bidons » imparfaits ont un réel impact sur ma libido. Je n’ai aucun goût pour le ventre plat de Jennifer Aniston ni pour les mimiques nunuches d’Ellen Pompeo. A moi me plaisent davantage le physique weirdo de Christina Ricci, l’effarant striptease de Thora Birch dans American Beauty, le corps hors norme de Sophie Guillemin ou le regard halluciné de Juliette Lewis.
Elizabeth Badinter affirma lors d’un débat sur l’interdiction de la prostitution que l’hypothèse selon laquelle un jour la sexualité humaine serait domestiquée relevait de l’illusion la plus grossière. A moins de vivre sous camisole chimique, l’homme resterait un animal soumis à des pulsions plus ou moins contrôlées. Cette sexualité qui refuse d’être bridée par la prophylaxie ambiante, je la retrouve bizarrement au détour de ritournelles contemporaines. Ne s’embarrassant d’aucun souci de plaire aux arbitres du bon goût, le dernier Christina Aguilera , la reprise hépatique d’ I think we’re alone now par les Girls aloud ou encore quelques éruptions bien jouissives du deuxième t.A.T.u ouvrent une brèche dans l’univers aseptisé qu’à parfois tendance à devenir la musique populaire. Ici, on ne chante pas comme on fredonne, on ouvre les sons, toutes hormones dehors et on n’a pas peur d’exhiber un premier degré qui met sacrément en joie.

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Christina Aguilera : The right man

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