Wednesday, May 21, 2008

To all the girls I've loved before


Combien de coups de foudre n’ai-je vécus que par écrans interposés, combien de films médiocres n’ai-je vus que pour contempler furtivement une silhouette chérie alors que tant de chefs d’œuvre me restaient inconnus, bref, combien d’actrices m’ont fait tourné chèvre ?

A l’origine, il y a un film ou même une simple séquence où un personnage de fiction devient l’incarnation même de l’autre désiré (la première fois, c’était sans doute Vic dans La boum(1980), soyons honnêtes), une séquence où on bafouille dans sa tête d’émotion (comme dans cette scène où Rosemary Cross(Olivia Williams) discute de livres avec Max Fischer ( J. Schwartzman) dans Rushmore). Un déclic se passe qui va entraîner des réactions en chaîne (consultation compulsive d’IMDB*, sommeil agité, recherche frénétique de clichés, traque de wallpapers à son effigie). Il s’agit ensuite de retrouver l’intensité de ce moment rare mais le plus souvent, cette quête s’avère vaine. C’est assez simple à comprendre. On aime passionnément une actrice dans un rôle et on refuse de la voir se plier à un autre univers. Pour moi, Geneviève Bujold, c’est Marie-Charlotte Pontalec dans L’incorrigible, Olivia Williams, c’est Rosemary Cross, Julie Warner, ce n’est que Lou dans Doc Hollywood. J ’ai toujours beaucoup de mal à me faire à l’idée que Geneviève Bujold ait pu tourner d’autres longs métrages. J’ai senti comme une trahison quand j’ai vu Kate Beckinsale dans Serendipity après avoir craqué pour elle elle dans Shooting fish. Shooting Fish, American Beauty (pour Thora Birch), etc., ce sont des films de cristallisation qui sont forcément suivis de déceptions. C’est le syndrôme never as good as the first time. Parfois malgré tout, on replonge. J’avais éprouvé un choc en voyant pour la première fois Ally dans Only the lonely en 1993-1994 puis elle m’était sortie de la tête mais par deux fois (The Breakfast Club vu en 2004 et Wargames, vu il y’a deux semaines), j’ai replongé. Les braises rougeoyaient encore.

Le point commun de tous ces films , c’est que ce sont rarement des films à Playlists et de ces actrices qu’elles font rarement la couverture de Studio ou de Vogue. Il est plus facile de s'approprier leurs filmographies que celles d'actrices au pedigree plus conséquent. Les Mal partis (France Dougnac), c’est à moi, pas Noting Hill. Si Ally Sheedy avait eu une carrière à la Julia Roberts après St Elmo’s fire, je ne chercherais peut-être pas autant à tout voir d’elle. De même, si Julia Roberts avait cessé de tourner après Mystic Pizza, je n’aurai peut-être pas soupiré aussi fort à la vue de son nom au générique d’Ocean’s Eleven.

Ce que m'écrit si justement et lucidement Christophe (décidément) en commentaire va dans le même sens : « C'est triste, toutes ces actrices qu'on a aimées en dépit de notre frustration face aux mauvais rôles, aux mauvais choix, aux carrières qui patinent.
Si ça se trouve, c'est peut-être précisément pour ça qu'elles sont mémorables - parce que la relation qu'on a avec elles est plus compliquée, elle est aussi plus intime. » Comme il dit vrai! Difficile de se sentir l’intime de Deneuve ou même de Scarlet Johansson alors qu’on est quasi certain que votre voisin de cantine ne vous disputera ni Maria Bello, ni Emilie Dequenne.

. * : On ne dira jamais assez la mal qu’a fait IMDB en métamorphosant des cinéphiles un peu sentimentaux mais inoffensifs en stalkers obsédés et insomniaques.

1 Comments:

Anonymous indies not dead said...

Breakfast Club j''avais oublié cette certaine Molly Ringwald ! Dont you forget about me

5:14 PM  

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